Les chiffres sont spectaculaires. Le dernier baromètre Synergie (premier groupe français indépendant de RH) fait apparaître que le nombre d’offres d’emplois en CDI dans la région est passé d’une moyenne hebdomadaire de 2 500 fin 2020 à plus 6 000 offres sur la dernière semaine de janvier.
Vente et services à la personne
En premier lieu dans les métiers de la vente et des services à la personne. Dans le top 10 des métiers qui recrutent en CDI, deux grands domaines d’activité ressortent : la vente (technico-commercial, vendeur, ingénieur commercial) et les services à la personne (aide-soignant, infirmier). Garde d’enfant, agent immobilier et agent d’entretien sont les professions ayant le plus de besoins.
On y retrouve aussi des métiers en pénurie structurelle, comme techniciens de maintenance et comptables. « Les informaticiens sont eux aussi très demandés, quasiment assurés de trouver un CDI sans même avoir à traverser la rue : ingénieur système informatique, ingénieur réseau, ingénieur devOps, consultant, chef de projet, développeur web mobile, responsable maintenance, expert en cybersécurité, datascientist, administrateur, architecte… L’accélération de la transformation digitale, l’essor de l’e-commerce et du télétravail ont encore accru les besoins des entreprises », observe Thierry Abad, directeur régional dans le Sud-Ouest à Synergie.
En outre, « les commerciaux, surtout les profils expérimentés, rapidement opérationnels, sont prisés en période de crise pour maintenir ou de développer un chiffre d’affaires contre vents et marées. Et les recrutements dans les services à la personne sont amplifiés par les besoins importants en soignants en CDI et CDD, dans un contexte de tension sanitaire et hospitalière », poursuit-il.
Quelles sont les entreprises qui recrutent ?
Concernant les employeurs qui recrutent, il s’agit de Solutia (aide à domicile), de la Fédération Hospitalière de France ou encore de Kangourou Kids (garde d’enfants). Le commerce alimentaire est bien représenté, avec Leclerc à la 3e place, Lidl et les boulangeries Marie Blachère en 8e et 9e positions. Autres employeurs très actifs sur le front des embauches : la Défense, avec l’Armée de Terre au 5e rang des offres de CDI et la Marine Nationale au 7e. Sans oublier un grand opérateur de maintenance industrielle (Endel Engie, 4e) et un réseau d’agences immobilières (Bourse de l’Immobilier, 10e).
Le boom de la logistique dans l’intérim
Dans l’intérim, c’est la logistique, la production industrielle et le BTP qui sont en haut de l’affiche. Car, la pandémie a accéléré l’explosion de l’e-commerce et des drives, déclenchant une demande soutenue de main-d’œuvre pour le transport et la chaîne logistique. À commencer par les caristes, les conducteurs de poids lourds et les préparateurs de commandes.
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« Ce sont des métiers aujourd’hui en tension, sur lesquels nous déployons des formations qualifiantes sur-mesure pour nos clients. Il y a beaucoup d’opportunités à saisir, même pour des candidats sans qualification initiale. Nous regardons avant tout les savoir-être », explique Thierry Abad.
L’industrie régionale, quant à elle, est tirée par quelques secteurs qui conservent leur dynamisme en dépit de la pandémie : l’agroalimentaire, l’industrie chimique et pharmaceutique, la construction navale.
La région, bien placée sur les métiers de demain
Aux côtés de la logistique et de l’industrie, il y a aussi les métiers du BTP, en tension depuis de nombreuses années. Les profils d’électricien, de menuisier et de maçon sont parmi les plus demandés. « Dans des volumes moindres, les monteurs-câbleurs sont aussi très recherchés, en intérim comme en CDI. Car le raccordement à la fibre optique, à l’internet haut débit, est désormais un critère décisif dans l’installation d’un ménage et l’attractivité d’un village ou d’un territoire. Nous avons aussi de belles perspectives de développement pour tous les métiers liés à la greentech et aux industries vertes, comme monteur éolien, isolateur thermique ou encore technicien énergie renouvelable », précise Thierry Abad.
Dans un contexte encore incertain, marqué par le ralentissement brutal et contraint de poids lourds régionaux (aéronautique, tourisme), l’emploi néo-aquitain tire son épingle du jeu grâce à un tissu d’entreprises diversifié dans le tertiaire, l’industrie et le monde agricole. Et par des filières structurées dans l’économie de demain : numérique, photonique, énergie, stockage et batteries, agriculture et agroalimentaire, chimie des matériaux, santé, énergies renouvelables, silver économie, forêt et bois, construction durable…